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Prévention, réadaptation, cardiologie du sport : les nouvelles recommandations
Mohamed GHANNEM, APERE université Jules Vernes Picardie, Hôpital de Gonesse

Malgré les récentes et fortes recommandations, la réadaptation cardiaque demeure insuffisamment prescrite en France : 10 % dans l’insuffisance cardiaque et 35 % de ceux qui nécessitent une réadaptation cardiaque.
Les nouvelles recommandations de la réadaptation cardiaque ESC 2023 Pour les cardiomyopathies : IC Figure 1 Figure 1. Pour les syndromes coronariens aigus : IA Figure 2 Figure 2. En cardiologie du sport « Week-End Warrior » ou AP (activité physique) régulière ? Dans l’étude prospective de 2013 à 2015, 89 573 participants ont été inclus et suivis pendant 6,3 ans, ils ont tous bénéficié d’une mesure l’activité physique (AP) par accéléromètre au poignet. Sont considérés comme actifs ceux qui ont une activité modérée à intense ≥ 150 min/semaine, et ceux qui ont une AP 150 min/semaine sont considérés comme inactifs. Parmi les actifs 42,2 % ont fait leur AP sur 2 jours (WW), et 24,0 % ont fait leur AP de façon régulière sur la semaine. Les inactifs représentent 33,7 % de l’effectif. Après ajustement et analyse multivariée, les deux modes d’activité : WW et activité régulière étaient associés à des risques cardiovasculaires tout aussi faibles : – d’incident de fibrillation atriale (FA), risque relatif [HR], WW actif : 0,78 ; actif régulier : 0,81 ; inactif : 1,00 ; – d’infarctus du myocarde (IDM), (WW actif : 0,73 ; actif régulier : 0,65 ; et inactif : 1,00 ; – d’insuffisance cardiaque (IC), (WW actif : 0,62 ; actif régulier : 0,64 ; et inactif : 1,00 ; – et d’accident vasculaire cérébral (AVC), (WW actif : 0,79 ; actif régulier : 0,83 ; et inactif : 1,00. Conclusion L’activité physique concentrée sur une période de 1 à 2 jours était associée à un risque cardiovasculaire tout aussi faible qu’une activité plus uniformément répartie sur la semaine. Suivi prospectif sur 89 573 individus Mesure AP par accéléromètre au poignet. Période : 2013-2015 - suivi 6,3 années. AP modérée à intense ≥ 150 min/sem. WW : 42,2 % ; AP régulière : 24,0 % ; inactifs : 33,7 %. WW et AP régulière même bénéfice sur le risque cardiovasculaire : FA, IDM, IC, et AVC. Même faible taux d’accidents musculosquelettiques Figures 3 et 4 Figure 3. Figure 4. Association entre le modèle d’activité physique et l’apparition d’une maladie cardiovasculaire. Causes de morts subites (MS) chez les adolescents Figure 5 Figure 5. Ce décret remplace le certificat de non-contre-indication à la pratique sportive, par un questionnaire de santé pour les mineurs, une étude récente a cherché à étudier les étiologies de la MS et leur association avec l’activité physique dans une large cohorte d’adolescents, montre que des événements cardiovasculaires pourraient survenir chez l’adolescent même avant 12 ans. Entre 1994 et juin 2022, 7 675 cas d’adolescents âgés de 10 à 19 ans victimes de morts subites ont eu une autopsie. Dans 63 % (n : 474) des cas, le cœur paraît structurellement sain évoquant une mort rythmique. Des maladies myocardiques ont été détectées dans 163 cas (22 %) : – une cardiomyopathie arythmogène (n = 36 ; 5 %) ; – une cardiomyopathie hypertrophique (n = 31 ; 4 %) ; – une hypertrophie ventriculaire gauche idiopathique (n = 31 ; 4 %) ; – et une myocardite (n = 30 ; 4 %). Des anomalies des artères coronaires ont été également identifiées dans 17 cas (2 %). Les personnes décédées : – dans 128 cas (17 %) étaient des athlètes ; – dans 159 cas (21 %) sont décédées pendant l’exercice. Certaines étiologies de MS sont retrouvées plus chez les athlètes : – une cardiomyopathie arythmogène a été diagnostiquée chez 8 % des athlètes contre 4 % des non-athlètes (P = 0,05) ; – une anomalie des artères coronaires était significativement plus fréquente chez les athlètes (9 % contre 1 % ; P 0,001) ; – une commotio cordis coronaire était significativement plus fréquente chez les athlètes (5 % contre 1 % chez les non-athlètes ; P = 0,001). Les 3 principales comorbidités étaient l’asthme (n = 58 ; 8 %), l’épilepsie (n = 44 ; 6 %) et l’obésité (n = 40 ; 5). Les cardiopathies arythmogènes, les anomalies des artères coronaires, le commotio cordis sont des causes de morts subites retrouvées plus fréquemment chez le jeune athlète que chez le non-athlète. Figure 6 Figure 6. Les étiologies des morts subites chez les jeunes de 10 à 19 ans. Les étiologies de mort subite sont différentes selon qu’elle survienne au repos ou à l’effort. Les cardiopathies hypertrophiques, la fibrose du ventricule gauche, les cardiopathies arythmogènes, et les anomalies des artères coronaires, sont plus représentés dans la population des jeunes décédés à l’effort. Figure 7 Figure 7. Les étiologies de la MS en fonction des circonstances de survenue (au repos ou à l’effort). Les cardiopathies hypertrophiques, la fibrose du ventricule gauche, les cardiopathies arythmogènes, et les anomalies des artères coronaires sont plus représentées dans la population des jeunes décédés à l’effort. Faut-il être plus restrictif dans ces pathologies ? Dans les décès survenant à l’effort, les jeunes de moins de 12 ans meurent proportionnellement plus que ceux qui ont plus de 12 ans (31 % à 10 ans et 36 % à 11 ans contre de 28 à 14 % pour ceux qui sont âgés de 12 ans ou plus). Figure 8 Figure 8. Décès survenus au repos et à l’effort en fonction de l’âge. Les jeunes de moins de 12 ans décèdent proportionnellement plus. Faut-il remettre en cause l’âge du 1 er ECG à l’âge de 12 ans ? Les athlètes de moins de 12 ans meurent proportionnellement plus que ceux qui ont plus de 12 ans (19 % à 10 ans, 24 % à 11 ans, contre 17 à 9 % pour les 12 ans ou plus). Dépistage des anomalies cardiovasculaires répété chez les jeunes athlètes Objectifs Cette étude visait à rapporter les résultats à long terme du programme italien de dépistage cardiovasculaire chez les jeunes athlètes de compétition. Méthodes et résultats L’étude a évalué le rendement diagnostique des maladies à risque de mort subite d’origine cardiaque (MS), dans une large population d’enfants italiens (tranche d’âge de 7 à 18 ans). Le dépistage était répété chaque année et comprenait les antécédents médicaux, l’examen physique, l’électrocardiogramme au repos et les tests d’effort ; des tests supplémentaires étaient réservés aux athlètes présentant des résultats anormaux. Sur une période d’étude de 11 ans, 22 324 enfants consécutifs [62 % de garçons ; âge moyen, 12 ans] ont subi un total de 65 397 évaluations annuelles (médiane 2,9/enfant). Des maladies cardiovasculaires à risque ont été identifiées chez 69 enfants (0,3 %) et comprenaient : – des cardiopathies congénitales (n = 17) ; – des canalopathies (n = 14) ; – des cardiomyopathies (n = 15) ; – des cicatrices ventriculaires gauches non ischémiques avec arythmies ventriculaires (n = 18) ; – et autres (n = 5). Un enfant présentant des résultats normaux a eu un épisode d’arrêt cardiaque réanimé au cours d’une activité sportive (taux d’événements de 0,6/100 000 athlètes/an). Figure 9 Figure 9. Des maladies cardiovasculaires à risque de MS identifiées chez 69 enfants (0,3 %), 1 arrêt cardiaque récupéré 0,6/100 000/an. Les maladies cardiovasculaires à risque ont été identifiées dans toutes les tranches d’âge, et plus fréquemment chez les enfants de 12 ans et plus (n = 63, 91 %), et lors d’une évaluation répétée (n = 44, 64 %). Le coût estimé par diagnostic était de 73 312 €. Figure 10 Figure 10. Les maladies cardiovasculaires à risque de mort subite sont plus souvent identifiées lors d’évaluations répétées (n = 44, 64 %). Figure 11 Figure 11. Les maladies cardiovasculaires à risque de Morts subites sont identifiées dans toutes les tranches d’âge et plus fréquemment chez les enfants de 12 ans et plus (n = 63, 91 %). D’autres maladies cardiovasculaires peuvent être détectées par la répétition des évaluations, le diagnostic est fait souvent par l’histoire familiale (17 %), l’électrocardiogramme de surface (59 %) et les examens de stress (36 %). Figures 12 et 13 Figure 12. Le diagnostic de maladies cardiovasculaires lors du dépistage en série. Figure 13. Moyens du diagnostic des maladies cardiovasculaires à risque chez l’adolescent. L’identification des maladies cardiovasculaires à risque de morts subites se fait à toutes les tranches d’âge et plus fréquemment chez les enfants de 12 ans et plus (n = 63, 91 %) et plus souvent lors d’évaluations répétées (n = 44, 64 %). Parmi les enfants dépistés, l’incidence des arrêts cardiaques liés au sport au cours du suivi à long terme était faible. Prévention 5 facteurs de risque modifiables classiques expliquent 57 % des événements cardiovasculaires, et 21 % de la mortalité totale dans le monde Au total, 112 études de cohorte menées dans 34 pays et 8 régions géographiques participant au Global Cardiovascular Risk Consortium. Les associations entre les facteurs de risque. (Indice de masse corporelle [IMC], tension artérielle systolique [TAS], cholestérol à lipoprotéines, densité, tabagisme actuel et diabète), et les maladies cardiovasculaires et la mortalité toutes causes, ont été analysées et stratifiées selon la région géographique, l’âge et le sexe. Parmi 1 518 028 participants (dont 54,1 % de femmes) d’âge moyen de 54,4 ans, des variations régionales dans la prévalence des cinq facteurs de risque modifiables ont été notées. Une maladie cardiovasculaire est survenue chez 80 596 participants au cours d’un suivi de 7,3 ans en moyenne, et 177 369 participants sont décédés au cours d’un suivi de 8,7 ans en moyenne. Pour les cinq facteurs de risque combinés, l’incidence mondiale des maladies cardiovasculaires sur 10 ans était de 57,2 % chez les femmes, et de 52,6 % chez les hommes, et pour la mortalité toutes causes confondues sur 10 ans étaient de 22,2 % chez les femmes et 19,1 % chez les hommes. Conclusion 112 études de cohorte regroupant 1 518 028 participants de 34 pays et 8 régions géographiques ont montré que 57,2 % des maladies cardiovasculaires chez les femmes, et 52,6 % chez les hommes, 22,2 % des décès, toutes causes chez les femmes, et 19,1 % chez les hommes, peuvent être imputables à cinq facteurs de risque modifiables. Figure 14 Figure 14. Variations régionales dans la prévalence du risque cardiovasculaire et du décès. 1 518 028 participants, 112 études de cohorte, 34 pays, 8 régions
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